Entre le massif cristallin des Écrins et le Mercantour, l’Embrunais a hérité de sa situation en creux de l’un des climats les plus secs et les plus ensoleillés des Alpes. La nature, reboisée en pins et mélèzes, et la faune (marmotte, chamois, sanglier, lièvre variable, lagopède, coq de bruyères) s’harmonisent depuis des lustres avec l’agriculture, comme en témoignent ces parcelles épierrées, entourées de murets (fourrages pour les chèvres et brebis) ou de frènes, les zones bocagères (bovins), la vigne.
L’Embrunais au sens strict, souvent qualifié de « Bas Embrunais », est davantage tourné vers la région de Gap. La large vallée durancienne y sépare deux versants aux forts dénivellés atteignant les 3 000 mètres (au sud, vers l’Ubaye, au nord, vers le Champsaur) découpés par des torrents. L’ubac porte des forêts, tandis que sur l’adret s’échelonnent cultures et alpages. Le sous-sol est constitué de formations détritiques à prédominence schisteuse : le flysch. Dans certains villages et hameaux, les maisons ont conservé leurs balcons de séchage en bois, leurs toits à pans coupés couverts d’ardoises gris beige.
Embrun, la « Nice des Alpes », perchée sur son roc, doit son animation à ses marchés et à ses foires.
Le Haut-Embrunais au nord, se distingue de l’Embrunais par son caractère plus rude, plus alpestre.
Gastronomie
Productions gastronomiques : viande d’agneau (voir agneau de Sisteron) et de chevreau de lait, charcuterie paysanne, gibier, truite fario des torrents, brochets du lac, fruits (pomme des Alpes de Haute-Durance, pomme de Risoul, poire, abricot), miel de Provence. Boulangerie : fougasse. Egalement : tourtons salés ou sucrés (voir tourton).
Le Haut-Embrunais, un peu moins étendu que le Bas-Embrunais, est traversé en son centre par la large vallée de la Durance, rabotée par les glaciers, coulant entre d’abruptes parois entaillées de replats, jadis habités et cultivés. Le pays est abrité par de hauts massifs, les températures s’y relèvent par-rapport au Briançonnais et au Queyras, même si l’hiver reste rude.
Au sud-est, porte du Queyras, le Guillestrois bénéficie d’un air d’une grande pureté ainsi que du climat le plus sec des Alpes. Au confluent du Guil, ce bassin agricole mêle à ses céréales, fourrages (pour les bovins), à la vigne, aux arbres fuitiers (poiriers, pommiers, abricotiers) la diversité de sa végétation (herbages, pins, genévriers, lavande, chènes pubescents). Le marbre rose, extrait sur place, magnifie les constructions. Guillestre est la jolie petite capitale.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
