Synonyme pour nombre de nos concitoyens de vacances à la neige, la Tarentaise correspond au bassin hydrographique de la vallée de la Haute Isère, des confins de la frontière italienne à la ville d’Abertville, espace auquel se rattache l’immense massif de la Vanoise.
La vallée de la Tarentaise, au sens strict (précisément la vallée de l’Isère, prise entre les contreforts des massifs du Beaufortain et du Mont-Blanc au nord, de la Vanoise au sud), se subdivise en trois tronçons : la haute Tarentaise (du Col de l’Iseran à Bourg-Saint-Maurice), étroite, bordée de sommets aux pentes rocailleuses et herbeuses, domaine des stations de ski ; la moyenne Tarentaise (de Bourg-Saint-Maurice à Moûtiers) encore étroite et encaissée, s’évasant dans les grès et les schistes noirs, domaine également des grandes stations de ski et berceau de la race de vache « tarentaise » à robe fauve, plus connue sous le nom de « tarine »; enfin, la basse Tarentaise (jusqu’à Albertville), couloir d’usines, qui s’étend sur une vingtaine de kilomètres en un étroit goulot, aux versants très verdoyants.
La Tarentaise abrite l’une des plus fortes concentrations au monde de stations de sport d’hiver dont Courchevel, Méribel, Les Menuires, Val Thorens, La Plagne, Les Arcs, Tignes, Val d’Isère, Pralognan… Parmi les autres activités, l’industrie lourde, l’hydroélectricité, ainsi que le thermalisme, occupent une place importante, tandis que l’agriculture ne tourne plus guère qu’autour de l’élevage des ovins et surtout des bovins pour la fabrication du fromage.
Malgré les cohortes de touristes qui déferlent, avec pour conséquence la mise en œuvre de programmes immobiliers démesurés, la Tarentaise a conservé une bonne part de son authenticité : une nature sauvage aux eaux vives, de vertes pâtures et de sombres forêts de résineux dans des cadres montagneux grandioses, sans oublier le patrimoine baroque unique que représentent les églises.
Massif de la Vanoise (région naturelle associée à la Tarentaise)
Entre les vallées de l’Isère (Tarentaise), au nord, et de l’Arc (Maurienne), au sud, la frontière italienne, à l’est, la Vanoise déploie l’un des massifs les plus étendus des Alpes françaises. La variété des roches (calcaires, gypses, grès, quartzites, schistes, micaschistes, gneiss…), les aspects changeants que revêt cette succession de vallées et de montagnes élevées (culminant à plus de 3 500 mètres), sur lesquelles subsistent de nombreux glaciers, s’expliquent par les variations géologiques subies, l’érosion des glaciers, de la pluie, du vent, du gel. Le climat, de type montagnard et continental, se traduit par des chaleurs estivales accablantes et des hivers glaciaux, fortement enneigés.
Le parc national de la Vanoise veille sur les richesses floristiques et faunistiques de ces vastes espaces. Pas moins de quatre étages de végétation (plus d’un millier d’espèces, pin sylvestre, hêtre, ancolie des Alpes, chardon bleu, rhododendron, genévrier, myrtille…) enserrent comme un écrin la pelouse qui représente plus de la moitié de la surface du massif. Bouquetins, chamois, marmotte, campagnols, renards, blaireaux, martres, fouines, lièvres… composent avec les volatiles, les amphibiens et les insectes un champ d’étude infini.
Gastronomie : fondue savoyarde, raclette savoyarde, pommes de terre farcies, tartiflette, gratin savoyard, farci et farçon (farcement), matouille, matafan savoyard (voir matefaim), polenta, pâtes savoyardes (crozet, taillerin), soupe savoyarde, omelette savoyarde, potée savoyarde, clocherade (assortiment de viande à cuire soi-même), charcuterie (diot, pormonier, jambon à l’ancienne de Savoie… saucisson de chèvre et gigot de chèvre séché), viandes de porc (fricassée de caïon), de bœuf (côtes de veau à la marmotte) et d’agneau d’alpage, gibier, truite.
Fromages : persillé de Haute Tarentaise, beaufort emmental de Savoie, tomme de Savoie, sérac, tomme forte de Savoie (fromage fort), tommes fermières de chèvre (tarentais, tomme des Allues).
Pâtisserie : pain de Modane, gâteau de Savoie, rissole (rissole aux poires).
Fruits : pommes (dont reinette du Canada et pomme mâle dite également galantine), confitures (myrtilles), miel de Savoie.
Alcool : liqueur de génépi.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
